Le Pot Limit Omaha a plein d'avantages.
Les mains sont plus spectaculaires et le jeu post flop est généralement plus important qu'au Holdem, ne serait-ce que pour des questions de contrôle de la taille du pot. En effet, les mains de départ n'étant jamais largement favorites comme peut l'être une paire d'as face à un 72 offsuit. Au PLO, vos 4 cartes de départ vous donnent a priori 4 possibilités de flopper un brelan qui battrait les As double suited de l'adversaire, pour ne citer que cet exemple.
A l'exception des cas extrêmes (une main du type 2222 a 0% de chance de gagner contre une main qui contient une paire supérieure), même les meilleures mains de départ ne sont en général que favorites à 60-65% avant le flop. Ainsi, AAXXss (double suited) a exactement 65,5% d'equity pre-flop en moyenne (cf. l'outil ProPokerTools.com).
D'où ma question du jour : comment adapter sa stratégie de raise pré-flop en fonction du jeu (cash game, sng, mtt) et des limites? Faut-il toujours raise/3-bet/4-bet all-in ses premium et les jeux dont on pense qu'ils sont devant? Comme je joue essentiellement en small stakes, j'ai eu tendance à systématiquement balancer la couscoussière dès que j'avais les As pré-flop mais je me demande si c'est EV+ à long terme. Par définition oui, mais de peu, et parfois à très long terme seulement. Mais je ne grinde pas les tables tous les jours, je joue avant tout pour le plaisir, et la dose d'adrénaline de l'Omaha, c'est ce qui fait son charme, right?
En fait, la question du raise pré-flop en PLO et de sa taille n'a pas de réponse théorique évidente. Mais on peut montrer facilement que plus notre avantage est faible pré-flop, plus il est important de relancer fort pour discriminer et jouer le maximumu de gros pots en position de favori (même marginal). Pas forcément intuitif, si? Un cas simple de théorie des jeux montre par exemple que s'écarter de la stratégie optimale qui consiste à re-raiser automatiquement avec une main dominante coûte plus cher en PLO qu'en NLH (article ici). Bien sûr, la situation devient plus compliquée avec 3 joueurs impliqués ou plus, notamment parce que les couleurs peuvent avantager un joueur par rapport aux autres (article ici).
Et la question se pose aussi au flop, quand vous floppez un monstre qui ne craint presque rien, mais qui se fait battre par une semi-bouse qui a payé votre relance pf et touché son board (je suis obv result-oriented, mais j'étais favori à 81% au flop) :
Bref, je ne suis pas du tout un spécialiste de la question, et de toutes façons à mes limites je continuerai à tout envoyer pf avec les nuts, mais c'est sûrement à creuser...